Utilisons la Cycloplégie en Ophtalmologie pédiatrique.
Dans le monde de l’ophtalmologie pédiatrique (
ophtalmo-pédiatrie), la
cycloplégie est une technique
fondamentale mais souvent sous-estimée. Deux récentes consultations m’ont
rappelé l’importance cruciale de cette méthode pour obtenir des résultats
de
réfraction précis et optimiser les soins pour nos patients, surtout les plus jeunes.
Épisode 1 : Une Amblyopie Récalcitrante
Un de mes collègues ophtalmologistes m’a récemment consulté pour un cas
complexe : un enfant de 4 ans souffrant d’une
amblyopie tenace. Malgré des
tentatives de
correction avec des lunettes de +1.50 et +2.50 et des séances de
rééducation d’amblyopie par
occlusion, les progrès étaient minimes. Son acuité visuelle, à 4/10 à gauche
contre 10/10 à droite, nécessitait une solution efficace.
Après une analyse attentive, j’ai suggéré une
cycloplégie à l’
atropine.
Contrairement au cyclopentolate (utilisé précédemment), l’atropine offre un
blocage de l’
accommodation plus stable, assurant des mesures de
réfraction plus
fiables malgré son application plus contraignante sur plusieurs jours.
Sous atropine, une
correction de +4,50 à gauche a été identifiée, mettant en
évidence l’efficacité partielle du skiacol. En combinant le port de la
correction optique totale (COT) réalisée sous atropine avec une occlusion, nous
sommes optimistes quant à une amélioration future de l’acuité visuelle.
Cette expérience souligne l’importance de la
cycloplégie dans les cas
complexes et rappelle que même lorsque les méthodes plus simples échouent, des
alternatives comme l’atropine peuvent apporter des solutions.
Épisode 2 : Des Enseignements Tirés d’une Erreur
Une récente consultation avec une enfant de 8 ans a mis en lumière mes
propres lacunes dans l’utilisation de la
cycloplégie. Cette jeune patiente,
déjà vue deux ans auparavant sans prescription de correction, supportait
+0.50 des deux côtés et avait
10/10 des deux côtés sans difficulté et sans
signe fonctionnel. Cette fois elle présentait des difficultés visuelles et elle
avait un
chalazion. Son acuité visuelle atteignait laborieusement 10/10.
Un examen minutieux sous
skiacol révéla une
hypermétropie de +1.75 / +1.50
non détectée auparavant.
Je lui ai prescris des lunettes de +1.00 / +0.75.
Avec du recul, j’aurais dû opter dès la première consultation pour une
cycloplégie sous
skiacol, ce qui aurait permis de détecter plus tôt
l’
hypermétropie latente et d’améliorer le confort de l’enfant.
Cette expérience m’a rappelé l’importance de ne pas sous-estimer
l’utilisation de la
cycloplégie, même dans des cas apparemment simples.
En conclusion, ces deux cas démontrent l’intérêt de la
cycloplégie dans la pratique
ophtalmologique pédiatrique. Que ce soit pour des cas complexes d’
amblyopie ou pour des
situations plus simples nécessitant une
réfraction précise, l’utilisation
judicieuse de la
cycloplégie peut transformer le
pronostic visuel de nos jeunes
patients.
La Cycloplégie : Un Élément Clé dans l’Évaluation de la Réfraction
chez les Enfants
En quoi consiste exactement la
cycloplégie ? Il s’agit d’un processus visant
à bloquer l’
accommodation, le mécanisme naturel de l’œil qui permet de
focaliser sur des objets. Pourquoi est-ce si important ? Parce que chez les
jeunes enfants, l’
accommodation peut atteindre jusqu’à 14 dioptries, ce qui
peut fausser les mesures de réfraction si elle n’est pas bloquée.
Il existe deux principaux types de
collyres utilisés dans la
cycloplégie :
l’
atropine et le
skiacol (
cyclopentolate). L’
atropine, à une concentration de
0,3 % jusqu’à l’âge de 3 ans et de 0,5 % par la suite, est la plus fiable.
Cependant, elle nécessite une instillation matin et soir pendant 5 jours avant
le rendez-vous pour assurer un blocage adéquat de l’accommodation. Le
skiacol,
quant à lui, peut être utilisé à partir de l’âge d’un an et ne nécessite que 1
à 2 gouttes une heure avant l’examen.
Il est important de noter que les deux collyres ont des
effets secondaires
temporaires, notamment la dilatation de la pupille, ce qui peut entraîner une
sensibilité à la lumière et des difficultés de vision de près. Ces effets
peuvent durer jusqu’à une journée pour le skiacol et plusieurs jours pour
l’atropine.
En conclusion, la
cycloplégie est une étape indispensable dans l’évaluation
de la
réfraction chez les
enfants.
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